Port-au-Prince—Après cinq mois de crise politique, Haïti dispose désormais d’un nouveau Premier ministre. Le président de la République s’en félicite d’autant que ces deux précédents candidats avaient été rejetés par les parlementaires. Les liens étroits que Gary Conille a avec Bill Clinton soulèvent cependant des inquiétudes mais le président Michel Martelly a rejeté fermement toute idée d’ingérence internationale : il est celui qui décide aujourd’hui en Haïti.
Michel Martelly est satisfait d’avoir enfin à ses côtés un Premier ministre car ses projets vont pouvoir aller de l’avant. Pour lui, le temps de l’action a sonné. « Le Premier ministre met en ce moment sur pied un nouveau gouvernement représentatif, ouvert et inclusif. Et ce gouvernement va mettre l’accent sur les priorités du président Martelly », a-t-il annoncé.
Et Gary Conille d’affirmer lui aussi que le travail du pouvoir exécutif va se réaliser en partenariat avec tous les acteurs politiques. « Le président a créé un espace afin que je puisse avoir des discussions très très honnêtes et sincères avec lui, a-t-il dit. Je suis impatient de commencer la collaboration sur ces bases là. Nous sommes prêts à côté du président de la République avec les sénateurs, les députés, les élus pour commencer à apporter des changements dans la vie des Haïtiens ».
Gary Conille a été pendant un an et demi le directeur de cabinet de l’émissaire spécial des Nations unies Bill Clinton, mais quand, après les discours formels, la question sur une éventuelle influence étrangère est esquissée, Michel Martelly est très clair : « L’international ne peut pas choisir le Premier ministre. Je suis le président de la République d’Haïti, je choisis mon Premier ministre ».
Michel Martelly s’affirme en homme fort du pouvoir. Composer le gouvernement pourrait s’avérer délicat pour Gary Conille, qui devra aussi négocier avec les membres de l’opposition.