Par Jeanie BogartCSMS Magazine staff writerNous avons souvent dans notre bibliothèque pas mal de livres dont nous avons apprécié le contenu mais qu’on a fini par déposer pour passer à autre chose. Ce qui fait la beauté de ces trésors c’est la réintroduction à leur lecture après un temps d’oubli ou après avoir vaqué à d’autres occupations. C’est cette même sensation qui envahit le lecteur lorsqu’il retombe sur “Mémoire du petit chien d’à-côté”, un recueil de poèmes de Angelucci Manigat. On refait alors connaissance avec la douce musique qui coule à travers les paragraphes. “Madame, demain même heure Nous viendrons te voir Mon amour et moi Mais mon amour plié dans ma poche Comme d’habitude Je m’annoncerai par la grande porte Et me mettrai à tourner en rond Avec ma solitude Et mes paquets de rêves de toutes sortes.” (page 31) Ce sont des mots légers qui flottent dans l’air tels des flocons d’espoirs, des mots tristes. Une mémoire qui colle à la peau. On dirait plutôt la mémoire d’un petit chien fidèle à ses racines, à son passé, à ses origines ; et pourquoi pas, les mémoires d’un humaniste. “Le temps de nous regarder, de nous parler et de nous réveiller avec une contredanse pour les cent mille morts de l’Amérique latine. Pour les sweatshops de New York et de Chicago. Pour les émigrants de Paris et les amoureux sans médailles.” (Page53) Dans “Mémoire du petit chien d’à-côté”, on fait le tours du monde, le tour de notre coeur. On refait connaissance avec l’amoureux, le courtisan. “Et je défonce la ligature des pierres pâles pour démarrer le temps Complice de tes rêves-prison et de mes espérances-éternité.” (Page 35) Angelucci Manigat a publié dans Le Matin, le Nouvelliste, et était rédacteur à la revue Le Petit Samedi Soir. Il est présentement l’éditeur en chef de Connecticut Haitian Voice. “Mémoire du petit chien d’à-côté” peut être trouvé à www.haitianbookcentre.com .