Sauveur JOSEPHSpécial pour CSMS Magazine La politique budgétaire de l’université d’Etat d’Haïti (UEH) prise entre l’incompréhension et les programmes politiques.Les politiques des pays en voie développement sont unanimes à adopter une politique budgétaire axée sur la promotion de l’éducation, en lui consacrant plus 30%. Selon ces politiques, ces pays ne peuvent sortir de leur situation précaire s’ils n’investissent pas dans le potentiel humain qui est la jeunesse. Cette dernière est appelée à remplacer les dirigeants qui ont la reine du pouvoir actuelle. C’est pourquoi, ils croient important d’investir dans leur éducation en leur donnant une formation adéquate et de qualité. Haïti ne devrait-il pas emboîter le pas ? Puisqu’ il est considéré comme le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental, avec un budget de 73 milliards de gourdes, dont 8% est consacré à l’éducation. Qu’est ce que ce budget permettrait de réaliser pour une population de plus de 8 millions d’habitants ? Rien du tout. Cela prouve la situation d’extrême pauvreté dans laquelle se trouve le pays. Une somme qui donne aux taux d’échanges de 37,75 gourdes environ un (1) milliards 900 millions de dollars Us. Ce qui équivaut environ à 260 US par Habitant. Dans ce cas, demandons nous, c’est quoi un budget ? Comment repartisse-t-il dans cette Université qui contient 11 facultés et 7 écoles de droit de provinces ?Comment arrive-t-on à donner un tel budget à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). Ce budget permet-il de faire progresser l’UEH?Le budget définit par le Petit Robert comme étant un acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses annuelles de l’Etat ou des autres services assujettis aux mêmes règles. Dans ce cas peut-on instrumentaliser cette définition pour parler de budget universitaire? Puisque chaque année l’Etat alloue un certain nombre de fonds à cette institution pouvant lui permettre de se pérenniser. Sans ces fonds, elle aura beaucoup plus de difficulté, que celle qu’elle confronte actuellement. Mais cette définition ne permet pas de comprendre le fonctionnement et le préparatif du budget. Face à cette incompréhension, certains croient qu’ils ont un budget du fait qu’ils ont un document rempli de chiffres. Selon le Vice Recteur aux affaires académiques, Wilson Laleau (En haut sur la photo), un budget est un instrument permettant de concrétiser des programmes et des politiques d’une institution. »,et en plus « Il n’est pas un document comptable. Il y a un aspect comptable certes, mais cet aspect est secondaire. Ce qui importe, ce sont les politiques et les programmes » ajoute t-ilBudget de L’université d’Etat d’Haïti : un soldat sans munitionBudget sans politique c’est comme un soldat sur un champ de bataille sans cartouche. La situation de l’université d’Etat d’Haïti laisse à désirer dans la mesure où chaque faculté est considérée comme une université à part entière et décide d’appliquer sa propre politique si elle y en a. « Le rectorat de l’université n’a pas le contrôle sur les activités et les politiques des facultés. En plus de ses problèmes l’université n’a pas de programmes ni de projets qui puisse influencer les décisions de l’Etat central » a-t-il déclaré. «Le budget de l’Université d’état d’Haïti est pot de chagrin depuis ces deux dernières années avec cette tendance à reconduire le budget à chaque fois. L’université a des besoins qui augmentent, la société attend beaucoup de cette dernière même quand elle est mal organisée ; 80% de professeurs vacataires, ce budget ne sert qu’au payement des professeurs» a précisé le Vice-recteur aux affaires Académiques « Le reste du Budget ne sert qu’à acheter des manuels, des ordinateurs. Les laboratoires qu’on veut mettre sur pieds coutent le même prix qu’au canada, en Belgique ou dans n’importe quel pays du monde» poursuit –il Selon l’article 209 de la constitution de 1987, l’Etat doit financer le fonctionnement et le développement de cette université. Une exigence que l’Etat n’a pas toujours totalement respectée. Jean Henry Vernet recteur nouvellement élu pour sa part, a mentionné, au rectorat dans son document de campagne que depuis six ans le budget de L’Etat a quintuplé tandis qu’en dix ans, celui de l’université vient à peine d’être doublé. « De 150 millions de gourdes en 1996/1997, il est passé à peu près de 400millions en 2006/2007 » écrit-il. L’université d’Etat d’Haïti a un budget de 400 millions de gourdes pour environ 23 milles étudiants. Pourtant, Haïti se trouve en grande difficulté pour accueillir les bacheliers qui cherchent à rentrer dans une université. Car sa capacité d’accueil est trop faible pour les accepter. Plus de quarante milles de Bacheliers chaque année cherche une place qui n’existe pas. Ces derniers souvent sont obligés de se rendre en République voisine en vue d’y avoir accès.La répartition du budget de l’Université d’Etat d’Haïti En effet, le budget n’est pas reparti de manière équitable entre toutes les facultés. Les besoins ne sont pas les mêmes en terme de capacités et de programmes (licence/ maîtrise) dans toutes les entités sans comptés les écoles de droit de Province très mal traité. «Les problèmes liés à l’élaboration du budget ne permet pas de le faire. Certaines entités n’est même pas capable de préparer leur budget. En plus, il y a la question des programmes, il y aussi ce que l’Etat décide de donner à cette université. Sans compter la question que le ministère des finances donne ce qu’il veut. Par le simple fait que le rectorat ne participe pas aux conférences budgétaires.» regrette le vice recteur Laleau.
Le rapport budget / recherche
« L’UEH a une vocation à la recherche comme toute autre Université à travers le monde. Il a un vice-recteur à la recherche. Mais sa situation institutionnelle budgétaire ne lui permet pas de faire de la recherche. Des professeurs vacataires et des programmes de licence et quelques rares programmes de maitrise cela n’a pas de sens » souligne le vice recteur aux affaires académiques. « L’Université d’Etat d’Haïti peut bien faire certaines choses mais il faut une volonté pour le faire. Nous ne sommes pas sûrs que les autorités aient cette volonté. Les étudiants veulent travailler, initier à la recherche, mais aucun fond n’est disponible. De rares recherches sont faites à cette université. Celles qui se réalisent, sont faites en majorité avec les propres moyens des professeurs, sans aucun encouragement des autorités de cette institution » regrette Hérold TOUSSAINT, professeur-chercheur de l’université d’Etat d’Haïti et responsable du Collectif des Universitaires Citoyens ( CUCI ). Avec ce collectif le professeur Toussaint essaye de pallier aux déficience dans le domaine de la recherche avec les étudiants qui suivent ses cours. Malgré ses maigres initiatives le problème reste entier ? Voir aussi La recherche, parent pauvre de l’Université d’ État d’ Haïti (UEH)NB : Sauveur Joseph collabore avec l ‘équipe du magasine sous la direction de Frantz DELICE, à Port-au-Prince. Il est journaliste et étudiant en Communication Sociale. Vous pouvez l’ écrire à [email protected]