CSMS Magazine
Après la diffusion du film Persépolis sur Nessma, la chaine TV du grand Maghreb, au mois d’octobre, Des intégristes musulmans tunisiens sont descendu dans la rue pour manifester contre la diffusion de ce film. Sous prétexte d’atteinte aux valeurs sacrées de la religion musulmane. L’étincelle qui a mis le feu dans les cœurs des manifestants, étant la scène ou une petite fille parle avec Dieu personnifié par un grand homme au barbe blanche. La personnification de Dieu est bannie par l’islam. Le directeur de Nessma, Nébil Karaoui , a été convoqué au Tribunal de Première Instance de Tunis pour y être jugé, le 17 novembre, mais le procès était reporté au 23 janvier .
Le 23 janvier, tous les journalistes et les militants de la liberté d’expression ont été mobilisés et se sont rassemblés devant le tribunal à Tunis. Interdiction a été faite aux journalistes de pénétrer dans la salle d’audience afin de couvrir l’événement .Le Président du tribunal a menacé de reporter le procès à une date ultérieur si les débats étaient filmés soit avec des cameras ou avec des téléphones portables. En réponse à cette décision indigne, les journalistes ont manifesté pour réclamer leurs droits et leurs devoirs d’informer le citoyen tunisien sur cette affaire, et de pouvoir exercer leur métier légitimement.
Avant toute diffusion de n’importe quel film et sur n’importe quel territoire. Ce dernier doit avoir d’abord obtenir un visa de l’Etat. Le film Persépolis a reçu le fameux sésame de l’Etat tunisien pour être diffusé dans les salles. Dans ce cas on se pose la question de savoir quel tort le directeur de la chaine de TV de Tunis a commis pour être menacé lui et sa famille par des intégristes qui le traitent d’ennemi d’Allah. Pour apaiser les âmes, Nebil Karaoui s’est confondu en excuses afin d’ éviter que cette situation tourne en une tragédie comme celle de l’écrivain indien Salman Rushdie qui a entrainé la mort de nombreuses personnes partout dans le monde simplement pour avoir publié un livre.
Nébil Karaoui : « Si je suis condamné, c’est la liberté d’expression et de création qui seront condamnées à travers moi ». Le directeur de Nessma est persuadé qu’il y’a une organisation parfaite derrière ces manifestations et ces slogans autrefois répétés contre les régimes tyrannique en Tunisie, Egypte et la Libye. Qui a peur de la démocratie ? Qui a peur de la liberté d’expression ? Qui veut détourner l’opinion publique des vrais problèmes qui dévorent la vie des tunisiens chaque jour, qui menacent leurs existences tel que le chômage, l’éducation, l’hébergement …Qui veut faire peur au peuple ? Pour les enfoncer dans les ténèbres d’ignorance, parce qu’un peuple ignorant, moins informé et facile à gouverner, à manipuler.
Le chemin est long et dur pour changer des idées enracinées dans toute la culture d’une population, mais le temps pourra réconcilier le passé, et l’avenir comme il l’a fait en Europe qui était un berceau de guerres de religions, d’intégrisme, de tyrannie des dirigeants, mais la volonté des peuples pour le changement et la démocratie a vaincu tous les siècles de terreurs qu’ils ont vécu. Mais à quel prix !