CSMS Magazine
Apres bien des heures d’inquiétudes, nous avons pu reprendre notre contact avec notre correspondante en Afrique du Nord, Amel Baudelin. Dans cet article si mouvant, Amel nous fait le point des derniers événements en Tunisie, en Egypte et finalement dans son pays natal, l’Algérie.
La révolution de jasmins
Qui va dire qu’un simple marchant de légume renverse tout un système dans un pays, qui a souffert depuis des décennies de la dictature d‘un président qui n’est jamais soucié de l’avenir des jeunes. Cela est arrivé le 17 décembre 2011 à Sidi Bouzid en Tunisie quand Bouaziz Mohamed s’est immolé de désespoir, de l’indignation, du mépris et de l’humiliation de la part des autorités locales, qui ne lui ont pas donné l’autorisation d’exercer son métier. La région de Sidi Bouzid ainsi que le Sud a toujours été marginalisé par l’Etat et jetés aux oubliettes, l’acte courageux de ce commerçant ambulant n’était qu’une goûte qui a fait déborder le vase, qui a armé tous les jeunes chômeurs de colère, et de l’envie du changement. Ils sont tous sortis dans les rues pour enfin crier leurs détresse et leurs ras le bol de ce système corrompu qui bastonne les uns et magnanime les autres. La manifestation va vite se répandre dans tous le pays y compris la capitale Tunis qui est devenu le centre des protestations et des revendications.
Le 1 3 Janvier 2011 le président Ben Ali fait un discours directe en promettant aux tunisiens de répondre à leurs réclamations. Le vendredi 14 janvier 2011 était la grande révolution (la révolution de jasmins) d’un peuple qui a perdu toute confiance en ses dirigeants c était le jour de VICTOIRE car Ben Ali et sa tribu ont quitté le pays après qu’ils ont sucé le sang des pauvres tunisiens, non seulement ils ont interdit la liberté de l’expression mais aussi voler l’argent du peuple, personne ne peut investir son argent sans passer par la famille du président ou à vrai dire par sa belle famille. La veille du 14 janvier la Tunisie est tombé dans la terreur à cause de quelques milices qui attaquaient les maisons, pour faire regretter les tunisiens le calme que le pays a connu pendant le règne de Ben Ali. En absence des autorités de sécurité, les tunisiens ont formé des comités pour protéger leurs cartiers, et leurs biens du fantôme du président déchu.
Personne ne peut nier que la Tunisie, sous la présidence de Ben Ali, a connu un développement dans certains domaines comme la sécurité, et le statut de la femme qui a atteint un degré très élevé de dévouement par apport au d’autres pays arabes, mais cela n’était pas suffisant pour satisfaire un peuple qui était muselé pendant des années et des années, déchu de son droit de réclamer quoi que ce soit. Le peuple tunisien a fait entendre sa voix et a pu changer le cours de l’histoire, et peut être l’histoire de tous les pays arabes, par contre le combat n’est pas terminé, il vient de commencer car le plus dur est de faire sortir le pays de ce cercle vicieux. Il est devenu une proie facile pour les loups qui sont affamés de pouvoir et soif de l’autorité.
Les tunisiens doivent s’intéresser à la politique et comprendre la démocratie et la liberté d’expression , et cesser de faire plonger leur pays dans l’obscurité de l’ignorance ; tous les secteurs sont touchés par les grèves et les manifestations, tout le monde veut tout et tout de suite, ils croient que la Tunisie est devenu une lampe d’Aladin qu’il suffit de demander pour que le rêve soit exaucé, les Tunisiens doivent s’unir pour la construction de leur pays comme ils se sont serrés les coudes pour mettre dehors les tyrans.
La révolution des pharaons :
La révolution tunisienne a répandu ses racines dans d’autres pays arabes, c’est à l’Egypte que la première poussée a vu le jour depuis le 25 Janvier 2011, mais réussissent ils aussi d’arracher le trône de Moubarak Hosni, qui a détenu le pouvoir pendant plus de 30 ans? Ce dernier pour absorber la colère des égyptiens fait des discours en visant les sentiments du peuple, en leurs parlant des ennemis extérieurs qui veulent semer le désordre dans le pays, et du changement dans la constitution, et de promettre des élections de transparence et de liberté, mais les jeunes égyptiens ne quittent pas la place ‘Etahrir’ au Caire, et demandent toujours le départ du président.
Le vendredi 11 février20 11, la révolution égyptienne a enfin cueillit ses fruits, Moubarak a quitté le pouvoir, et a céder à l’armée de diriger le pays dans cette étape transitoire. Moubarak a échoué dans ses tentatives de calmer les gens, la voix du peuple est entendue.
La révolution des hommes libres
C’est au tour de l’Algérie, de changer l’avenir de ses jeunes qui sont sombrés dans le désespoir, dans l’inquiétude, et l’incertitude, tous les diplômés universitaires trouvent l’immigration comme un anodin pour leurs souffrances, et réponse à leurs soifs de vivre avec dignité et honneur. Le jeune algérien n’a pas attendu la révolution tunisienne pour se soulever contre ce pouvoir tyran depuis l’indépendance, il a toujours réclamé ses droits, d’ailleurs le mot émeute n’est guère nouveau dans le dictionnaire algérien, et la bombe l’lacrymogène est devenu un oxygène qui nourrit les esprits de résistance et de courage.
L’année 2010 a connu plus de 9700 émeutes (D’après le soir d’Algérie), les algériens sont étouffés de marginalisation, de l’oppression, de manque de liberté avec toutes ses démontions, même le droit de manifester est réprimé, jusqu’à quand un peuple tolère l’injustice et le mépris.
Le peuple algérien se donne un rendez vous à la capital pour faire une grande marche pacifique le 12 février 2011, même si c’est illégale, l’Etat a donné le feu vert de sortir dans toues les autres villes mais pas à Alger car le gouvernement est allergique aux cris des jeunes surtout si ces cris sont tout prés de leurs sièges. Tout le monde va se soulever contre la tyrannie, et pour la démocratie, pour le partage des richesses du pays, pour la liberté ; certes le combat ne sera pas aussi facile qu’au Tunisie, mais les algériens doivent faire entendre leurs voix comme ils l’ont toujours fait, que leurs voix soit aussi forte que leurs cœurs et leurs patiences.
A qui le tour, après la Tunisie, l’Egypte et l’Algérie ? Le Maroc… ? !!!!
Je voudrais terminer mon article par une question dont je n’ai pas trouvé une réponse qui satisfera ma curiosité: que font les organisations mondiales qui crient des slogans de l’humanité, de liberté et d’égalité dans tous les pays??