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Saturday, December 21, 2024

Honneur à l’homme, honneur à Haïti !

Par Marie-Jeannine MyrthilCorrespondante de CSMS MagazineParis, France—Ce samedi 10 mai 2008 a eu lieu la cérémonie de commémoration « des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leur abolition » au château de Joux à La Cluse et Mijoux, dans le Doubs. Cette cérémonie a été présidée par Rama Yade. La secrétaire d’État aux Droits de l’Homme a indiqué que : « l’esclavage fut une abomination, une meurtrissure au coeur de l’histoire des hommes ». Après s’être recueillie dans la cellule de Toussaint Louverture, elle a visité l’exposition « Toussaint Louverture, de la liberté à la mort ».Il a donc été rendu un hommage aux hommes noirs,  à l’homme en général, mais aussi à Haïti.  Dans ces rares occasions, Haïti retrouve une certaine dignité tant son image est ternie. En réalité,  on ne retient d’Haïti que misère, violence, et vodou. Ainsi, certaines personnes qui n’ont  passé que  peu de temps en Haïti ou qui connaissent peu de choses du pays se permettent d’écrirent des chroniques dans lesquelles elles décrivent la surprenante  beauté des ports-au-princiennes ou encore la stupéfiante propreté  des Haïtiens comme si on ne pouvait pas être en même temps beau, pauvre,  propre  et Haïtien.Il a été rappelé lors de cette commémoration, que ce pays fut la première République noire, qu’il a engendré des hommes forts,  courageux, fiers : d’honorables visionnaires. Cela a permis pour un court instant de s’intéresser à l’autre image d’Haïti. Hélas, le maire de Vesoul en Haute-Saône, Alain Joyandet,  n’a pas omis d’inviter la France à mobiliser la communauté internationale « pour soutenir le développement de Haïti, pays parmi les plus pauvres qui a été marqué ces dernières semaines par des émeutes liées à la crise alimentaire ». Espérons que ce petit rappel de la misère d’Haïti le jour où on rendait un semblant de respect  à celle-ci dans notre bonne France a été entendu. Cette façon de dénigrer sans cesse Haïti est naturelle.            N’aurait-on pas pu rendre cet hommage sans forcément faire allusion à la faim qui sévit dans le pays, rien que pour cette fois? Ne peut-on pas attendre qu’un jour  enfin, on puisse mettre en avant par exemple  la richesse culturelle du pays dans un contexte sain? Ne peut-on pas espérer qu’un petit reporter ou un journaliste ne trouve pas étrange que les ports-au-princiennes soient belles ou que les Haïtiens malgré leur pauvreté cultivent la propreté? Ce n’est pas qu’il ne faut pas parler de la situation alarmante du pays, mais Haïti ce n’est pas que cela, et le jour de la commémoration de l’esclavage, on attendait plus de classe, de retenue, de la part des autorités publiques. A quand des voix intelligentes, cultivées, des héros de tous horizons tels que Toussaint Louverture se lèveront pour dire « assez » ?!Note : Myrtil Marie Jeannine est juriste et vit à Paris. Elle peut être contactée à [email protected] ou à [email protected]Voir aussi Elections législatives : une majorité claire face à une opposition forte             Les Sarkozy : entre divorce et problèmes juridiques

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