Par Paul FrancoisCSMS MagazineLa décision d’établir une commission de justice et de vérité est enfin une réalité. Suite à un projet de loi qu’a passé le parlement mauricien, au moment où la société en général, tant sur le plan local, que mondial, connaisse tant de changements et s’interrogent sur leur futur. Un avenir qui semble avoir été tout tracé pour certains, les biens amassés pendant des siècles leur garantissant un avenir sur, ou sinon leur donne les moyens de surmonter les changements, et les mutations sociales et économiques. Et, pour tous ceux, qui ont leurs portes de l’avenir fermées par les injustices du passé du système esclavagiste et de l’ère coloniale. Condamnés, avec pour seul acquit, nourrissant l’espoir de jours meilleurs, que très peu, hélas de privilégiés, trouvent une issue à travers le goulot étroit du chemin pour parvenir à l’élite sociale. L’île Maurice rejoint ainsi ces nombreux pays qui ont eu le courage d’affronter les horreurs de leurs histoires et d’enclencher une forme de réparation afin de se donner la chance d’une réconciliation transculturelle et de rétablir une mentalité « égalité pour tous » Les séquelles de l’histoire, Les injustices commises, seront portées aux bancs des accusés, non comme pour un règlement de compte, mais pour un rétablissement de la vérité historique. Ainsi en a décidé le gouvernement mauricien à travers ce projet de loi, institué, pour enquêter sur des pans entiers de notre passée. Cette commission aura pour tâche d’enquêter et d’entreprendre une étude sur une période assez restreinte de notre histoire. Toute la période coloniale à ce jour est d’étendre ces investigations sur l’engagisme qui concerne particulièrement les travailleurs indiens colportés massivement à Maurice au moment de la libération de l’esclavage. Ce projet de loi a obtenu la bénédiction unanime des politiciens qui composent le parlement mauricien. Car il s’agît ici d’une décision qui relève d’abord de la politique et pourrait avoir une incidence certaine sur la société mauricienne. Il est important a dit le Premier Ministre que nous reconnaissons notre passée historique et que nous puissions aller vers le chemin de la Réconciliation, la justice sociale et l’unité nationale. Le chef de l’opposition qui abonde dans le même sens, a toutefois déploré que la présidence d’une telle commission soit confiée à un étranger, mais a montré ses préférences pour les compétences locales, a l’image de professionnels légistes et historiens mauriciens, qui ont les compétences nécessaires pour de telles charges. La commission sera présidée par l’expert M. Robert Shell, et les enquêtes dureront pendant deux ans. Après quoi un rapport sera déposé et sur lequel reposera peut-être beaucoup d’espoir pour tout un pan de notre société. Il serait prétentieux de croire que les retombées de cette commission changeront la face de l’histoire, mais, on ne peut être pour autant pessimiste de ne pas espérer que certains éléments viendront confirmer les inégalités de notre société découlant de certaines disparités du passé qui méritent réparation. Il est donc permis d’espérer que cette commission jettera les bases solides et égalitaires des droits humains.Dans qu’elle mesure et combien de temps cela prendra t’il ?L’avenir nous le dira.Note : Paul. E. François est mauricien et il est engagé dans la lutte pour la promotion et l’émancipation de la communauté créole à l’île Maurice, l’une des plus belles îles du monde. Il est notre nouveau collaborateur.Voir aussi CULTURE ET IDENTITE CREOLE : Génocide latentLa Communauté Créole de l’île Maurice prise dans le joug des pouvoirs Haïti – Culture : Unité idéologique, politique dans les écrits et dans les actions chez Jacques RoumainPrésentation de Gouverneurs de la RoséeLE VERRE DU SOUVENIR