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Friday, April 26, 2024

Tentative de fermeture d’une école à l’île Maurice : Décision de la honte…

Par Paul. E. FrançoisCSMS MagazineTous ceux qui connaissent l’importance vitale de l’enseignement dans la promotion sociale  n’ont pu que s’émouvoir de la décision du ministre de l’éducation  concernant la fermeture de la « state Secondary School » du village de la Gaulette. Les  adolescents des villages avoisinants, Case Noyale, Chamarel, Le Morne et Baie du cap, ainsi que leurs parents étaient désemparés. C’était une atteinte portée au droit fondamental des enfants de notre république d’accéder au savoir. L’île Maurice plurielle et multiraciale, aux ambitions économiques d’envergures, était stupéfaite tant l’acte était  odieux. C’était  l’intelligence et l’esprit   qu’on a voulu assassiner en voulant fermer la SSS La Gaulette.    Les voix qui  s’étaient élevées  jusqu’ici et les gens  des villages concernés qui étaient descendus dans la rue pour dire non à la cessation des cours académiques ont fait preuve d’un esprit civique et d’une maturité exemplaire, loin des méthodes des  adeptes des opérations musclées. Il faut dire  qu’au rang de la  résistance qui s’était développé  pour dire non à cette action délétère, se sont joints des gens  avertis  et sensibles à cette cause  noble. Déjà  une certaine capitulation de l’autorité du ministère de l’éducation était perceptible par des signes d’affolement – Avant la chute dans la démagogie avec une proposition bancale qui ne cadrait pas avec les ambitions de notre système éducatif. On  voit mal comment faire cohabiter la filière polytechnique et académique dans un même établissement avec toutes les implications que cela comportent.    Pour le groupe qui a mené  la résistance contre cette décision, la lutte ne  doit  pas s’arrêter contre cette décision. Ce malheureux événement pourrait être comme un mal pour un bien. Le collectif doit s’élargir et s’ériger comme un rempart contre toute forme d’injustices. Il faut continuer à persévérer dans une  lutte citoyenne, pour une amélioration des conditions générales pour toute cette région  du pays, trop longtemps marginalisé. Tous ceux épris de justice et pour qui le droit a l’éducation n’a pas de prix, qui savent  que les institutions éducatives ne peuvent être gérées comme des entreprises de production, ne doivent pas rester insensibles à ce problème qui touche une partie de la population de notre île  Maurice profonde.    Nombre de ces habitants sont les perdants des  séquelles de l’histoire, aujourd’hui marginalisés  par des décisions qui ne favorisent guère la promotion sociale. Des régions ou les taudis en tôle, exposés aux caprices cycloniques, symbolisent  un problème de logement longtemps décrié. Et où le taux d’échecs avoisine les 80% aux examens du cycle primaire. Si rien n’est fait, l’échec sera synonyme d’une nouvelle génération de décadence. D’où la nécessité de déployer les moyens et les orientations nécessaires en matières d’éducation et pour l’épanouissement individuel et communautaire.    Cette région de l’île Maurice est éloignée de tout, le service de santé mérite d’être pris en considération, Les hôpitaux les plus proche se trouvent à  des kilomètres loin de ces villages. Les  gens pour des simples démarches administratives doivent souvent se rendre jusqu’à la Capitale.   Longtemps oubliés, laissés pour compte sans la moindre  orientation de génération en génération, ces compatriotes ignorent encore les éléments de base de l’épanouissement familial. Une certaine éducation parentale s’avère nécessaire.     L’état désolant de cette partie  de notre île qui côtoie  de belles demeures et les villas de luxe  qui ont envahit cette savane  et les hôtels touristiques surplombant les plages est l’exemple typique d’un développement qui laisse apparaître le grand écart entre l’extrême richesse et l’extrême pauvreté. C’est un développement sans pitié et sans aucune politique d’intégration. Cette décision de fermeture d’un établissement éducatif pour des raisons administratives ou économiques nous laisse vraiment pantois. C’est comme chercher la logique dans l’illogisme. Il est autant plus incohérent et impensable car cette malencontreuse décision  qui aurait privé les enfants du village du morne du droit à l’éducation académique aurait coïncidé étrangement avec l’avènement du Morne Brabant au statut de patrimoine mondial de l’humanité octroyé par l’UNESCO. Organisme  qui depuis sa création  défend  et  favorise le droit et l’accès à l’éducation.     Ce gouvernement nous a démontré de quoi il est capable, et détient les moyens nécessaires pour construire une nation instruite, en favorisant la construction d’établissements scolaires de pointe. Cette partie de notre île n’est pas si éloigné que ça, pour pouvoir accueillir un établissement semblable à ceux qui ont été construites dans d’autres régions du pays, qui pourrait porter le nom d’un de ces illustres fils du continent africain et pourquoi pas un « Nelson Mandela Education Centre ». Les enfants de cette région ne sont pas  dépourvus d’intelligence ; il suffit de mettre en place une pédagogie appropriée  pour leur épanouissement sur le plan académique.     La leçon qu’on peut aujourd’hui tirer de ces événements malheureux ; c’est de pouvoir sortir de notre inconscience et de notre étroitesse d’esprit. Voir au-delà de nos différences  afin d’éviter  comme pour nos ancêtres esclaves ou coolies, l’épreuve de l’opprobre.   Plus jamais ça ! ! !Voir aussi La Communauté Créole de l’île Maurice prise dans le joug des pouvoirs Haïti – Culture : Unité idéologique, politique dans les écrits et dans les actions chez Jacques RoumainPrésentation de Gouverneurs de la RoséeLE VERRE DU SOUVENIRNote : Paul. E. François est mauricien et il est engagé dans la lutte pour la promotion et l’émancipation de la communauté créole à l’île Maurice, l’une des plus belles îles du monde. Il fait parti du haut cadre d’une entreprise agricole mauricienne. Il est Ex-Secrétaire général de l’OCAM (Organisation des créoles afro mauricienne) Organisation qui fut crée en 1993 et qui est à l’origine de  la prise de conscience créole. Il est notre nouveau collaborateur.

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