____________________________________________________________________ Le rapatriement de l’aide externe à Haïti continue de hanter les esprits de l’équipe au pouvoir. Dans cette perspective, s’est tenue le vendredi 8 mai dernier, la première réunion internationale du Comité d’Efficacitédu Cadre de Coopération de l’Aide externe (CAED).
représentants du gouvernement, les bailleurs de fonds internationaux, les partenaires de coopération Sud-Sud et certaines personnalités de la communauté internationale. Se basant sur le principe de la responsabilité mutuelle, ces acteurs se sont entendus sur une gestion haïtienne de l’aide externe. Le Premier ministre haïtien, Laurent S. Lamothe, intervenant en la circonstance, formule le vœu que les 48% des fonds promis à Haïti par les bailleurs internationaux, le 31 mars 2010 à New York, non encore déboursés, passent par son gouvernement. M. Lamothe rappelle que 52% de ces fonds ont été utilisés pendant la période d’urgence qu’à connue le pays après le séisme.
Haïti, réclame, elle aussi, de l’aide au développement. C’est de l’investissement, dit-elle, qu’il faut à Haïti pour qu’elle s’affranchisse de l’assistanat et de la dépendance. gouvernement et ses partenaires définissent leurs stratégies. Ils se sont engagés à standardiser et à dynamiser les tables sectorielles. Ce qui leur permettra d’évaluer périodiquement les progrès de la mise en œuvre des politiques, programmes et projets de développement. En conséquence, il leur revient de définir eux-mêmes leurs priorités et ainsi élaborer des stratégies de mise en œuvre de leurs programmes et projets.Les bailleurs de fonds n’auraient pas à intervenir de leur propre chef notamment via les organisations non gouvernementales comme c’est le cas en Haïti. La dérogation aux principes de Paris a engendré les résultats suivants : 52% du financement international n’ont servi qu’à gérer l’urgence. Les ONG par lesquelles transite ce financement définissent elles-mêmes leur champ d’intervention et priorités. L’aide externe est bâclée. Les espérances de croissance attendues en 2012, par le biais de grands chantiers de la reconstruction, ont chuté de 8% à 2,5%.
reconstruction d’Haïti (CIRH), co-présidée par le Premier ministre d’alors, Jean-Max Bellerive et l’ex-président américain Bill Clinton, née de la fameuse loi d’urgence votée par les parlementaires de la 48e législature, a été créée en vue de mieux gérer les fonds destinés à la reconstruction. Comme le souligne le PM Lamothe, M. Bellerive plaidait, lui aussi en faveur d’une gestion haïtienne de l’argent promis par l’International. Eddy Labossière en arrive à la conclusion que le CAED est une structure mort-née. Son argumentaire repose sur la crise institutionnelle et le déficit de crédibilité des autorités haïtiennes aux yeux de la communauté internationale. Hormis l’Opposition, avance-t-il, qui se ligue contre le gouvernement à travers des accusations de corruption qui altèrent son image, les études relatives à la perception de corruption sur Haïti, réalisées par des organismes internationaux, enfoncent le clou.
tant par les nationaux que par l’International pour étayer la thèse de corruption. Les récentes déclarations de M. Nigel Fisher à ce sujet, en témoignent. Se faisant le porte-parole des investisseurs étrangers, M.Fisher eut à déclarer que le pays n’était pas ouvert aux affaires. Et l’une des causes évoquées est le manque de transparence dans les passations de marché public. Notons à cet effet que le gouvernement Martely/Lamothe a entrepris une campagne de formation des cadres de l’administration publique en ce qui attrait aux techniques de montage des dossiers d’appels d’offre.
la volonté de l’International de respecter les engagements de Paris relatifs à la gestion autonome de l’aide par les pays bénéficiaires. Il insiste sur le fait que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts. Et dans le contexte de la crise économique mondiale, les marges de manœuvre des pays donateurs sont limitées en ce qui concerne le financement des projets de développement. D’ailleurs, rappelle-t-il, l’aide internationale n’a jamais permis à un pays nanti de se développer. Aussi estime-t-il, que pour sortir de son bourbier, le pays devrait recouvrer sa souveraineté à tous les niveaux : gouvernance politique, économique, sociale et institutionnelle.
haïtienne dont l’objectif est de redonner à Haïti le leadership de l’aide externe au développement. Il se veut différent de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (CIRH), une structure mixte, qui se limitait à la gestion des projets liés à la reconstruction. Note : Cet article a été publié pour la première fois sur le quotidien haïtien, Le Matin.
|