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Thursday, April 18, 2024

Le KIDNAPPING EN HAÏTI : JUSQU’À QUAND ?

Par Jeanie BogartCSMS Magazine Staff Writer   Année après année, à chaque nouveau gouvernement qui prend les rênes du pouvoir en Haïti, une vague de violence fait surface. Qu’on les nomme zenglendos, attachés, FRAPH, etc, le peuple haïtien en a assez d’eux.   Avec  l’armée onusienne qui comprend plus de 2,000 hommes déployés dans la capitale, une vague de kidnapping s’est abattue sur le territoire national, principalement à Port-au-Prince. Ça va de mal en pire. Que fait l’armée des Nations Unies dans le pays à part fréquenter les plages et mener la grande vie ? On peut continuer à se poser des milliers de questions ; il n’y aura toujours personne pour répondre.   Le nouveau chef de la police Mario Endresol, se dit prêt à se jeter dans la bataille pour rétablir la sécurité en Haïti. Le président récemment élu, René Préval de son côté, n’a fait que prôner la paix depuis sa prise de pouvoir en mai dernier. Pourtant hier, en début d’après-midi une série d’opérations commando ont jeté la capitale dans la panique. Le directeur technique du CONATEL, Alfred Espriplet et quatre autres personnes ont trouvé la mort. On a aussi enregistré quelques cas de kidnapping. Alors la paix et la sécurité, est-ce pour nous faire dormir ? Se peut-il vraiment que ces milliers de militaires des Nations Unies en Haïti soient incapable de rétablir l’ordre dans la capitale ?   Préval le silencieux, serat-il pris dans de petits souliers ? Ne serions-nous pas tous coupable ? Que fait l’OEA et la Communauté Internationale dans cette crise de violence et de kidnapping dans lesquelles le pays est enterré depuis déjà trop longtemps ? Qui se cache derrière la scène ?   D’un côté, il y a l’ex-président déchu Jean-Bertrand Aristide, qui espère un retour probable en Haïti et qui selon plusieurs sources exhorterait ses partisans à semer la terreur et à déstabiliser le gouvernement en place. Preval, grâce à son ancienne amitié d’avec Aristide, a pu se faire re-élire par la masse qui voyait en lui une possible connexion avec Aristide toujours en exil, voire un potentiel retour de l’ex-président. Pour les garder au calme, Préval doit bien jouer le jeu en citant la Constitution qui accorderait le droit d’entrer sans visa dans le pays à tout citoyen. D’un autre côté, il y a la France et les Etats-Unis qui selon les mêmes sources avaient kidnappé et envoyé en exil Jean-Bertrand Aristide ; il ne faut pas les decevoir non plus en tentant de ramener Aristide au pays. Ensuite le nom de quelques figures très connues de la bourgeoisie haïtienne impliquées dans les actes de kidnapping sur demande de rançon.    Beaucoup ignorent et parfois font semblant d’ignorer que le pouvoir en Haïti est un fardeau trop lourd à porter où plusieurs secteurs ont leurs intérêts en jeu et feraient tout pour les protéger. Par exemple, le trafic de la drogue qui profite à bon nombre de personnalités haïtiennes et étrangères. Mais qui sont les gens derrière le trafic de la drogue à part les quelques subalternes dénoncés et parfois arrêtés ?   Une chose est sûre cependant, c’est que Préval sait très bien à qui il a affaire puisqu’il a déjà passé cinq années au pouvoir et a pris le risque de les renouveler. Mais saura-t-il se démener dans cette bouillie de politicaillerie qui implique ses propres frères et les hypocrites internationaux? Préval est-il de bonne volonté ou bien serait-ce une autre facette de la politique lavalassienne?   Trop de questions qui n’auront sans doute jamais de réponse puisque nous avons commencé à poser des questions depuis l’espoir déchu d’après Duvalier. En tout cas, les protestants doivent prier, les vodouisants doivent appeler leurs loas et les catholiques doivent s’accrocher à leurs chapelets. La bataille est dure, mais l’espoir ferme.

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