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Friday, March 29, 2024

La Folitude De Jean-André Constant

Par Jeanie BogartCSMS Magazine Staff WriterDans le désir de s’élever, l’homme tend à chercher plus loin, à créer, à découvrir; et pour atteindre cette hauteur de la pensée, il ne faut point se limiter.C’est cette sensation d’élévation que le lecteur éprouve en lisant “Folitude”, le premier recueil de poèmes de Jean-André Constant. On s’embarque pour un voyage hors su commun dans l’univers sinueux de l’esprit, des pensées détournées, des idées camouflées où l’esprit simple se perd aisément.                 “En instance d’amplitude                   J’enfante ma solitude                   En pleine marche d’alternance                   Ici j’ai nuit de raison”                Folitude page 15)L’auteur se parle, se cherche et se mure. Le style de Constant est hermétique et les mots minutieusement choisis comme pour dévier le lecteur de son parcours lorsqu’il commence à se mette à l’aise ou pour le forcer à s’éloigner de la banalité d’une littérature plate si souvent retrouvée de nos jours.                  “En ligne droite                    L’exil se glisse sous mes brèches vierges                    Rides incisives des enfances                    Oubliées sur la mémoire”        Folitude page 27L’harmonie presque simple n’y est pas. À ce style de vers libres qui font la beauté de la littérature moderne, s’ajoute une dureté très souvent retrouvée chez les poètes montréalais. Il écrit presque à la manière de Joël Desrosiers fort connu pour son “Métropolis Opéra”, et se rapproche dangereusement de l’hermétisme quasi total de Robert Berrouët-Oriol dans “dissidence, je”.                  “Parole à pas pluriel                    Heures creuses                    Se heurtent aux quatre coins d’eux                    Ne tournons pas en rectangle                    Chaque angle est un fantasme                    Au mât d’une île pubère”         Folitude page 44On entre dans l’écriture de Constant comme on entre dans une zone de turbulence; l’ancrage est nécessaire. Des mots d’une nostalgie associée à un enfance qui s’accroche, un désir inassouvi de la vie. Des mots qui quémandent la plénitude. Sa pensée est une presqu’île à la recherche des éléments manquant pour construire son île d’incertitude.  Note : Jean-André Constant est aussi rédacteur à Connecticut Haitian Voice. Il est le directeur-fondateur de editionspagesfolles.

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